Éjaculations non désirées.

Traduction du thread de Gabrielle Blair aka Design Mom.

Je l’ai découvert il y a quelques jours, quand j’en étais toujours à me poser la question de savoir pourquoi le géniteur de mon fils et d’autres (qui assument parfois d’être pères, mais n’en pensent pas moins), veulent à tout prix que je sois la seule Responsable de ma grossesse, au point de la négation même de l’acte qui a conçu ce bébé, celui d’autres avant moi et encore après.

Parce que connement, j’ai failli tomber dans le panneau, et pourtant avant de tomber enceinte je ne voulais pas d’enfant. Et j’avais passé le stade d’y penser ou de revenir sur la question. Ce n’est ni que je ne voulais ou ne voulais pas, en fait, je ne pensais même plus (comme beaucoup de celles à qui cette situation arrive) être biologiquement capable de faire un bébé, à 40 ans tout juste révolus. Et statistiquement, si je l’avais voulu je n’avais que 6% de chances d’y arriver.

Monsieur s’est senti piégé. Monsieur s’est senti trahi. Mais Monsieur a vite oublié qu’il a eu toutes les options à disposition pour s’en prémunir et ce dès le début.

Je n’ai jamais dit que je prenais la pilule ou la moindre contraception, ce dont il aurait pu se rendre compte, puisqu’en revanche je tenais une bonne batterie de médocs, principalement pour mes migraines et allergies quand je dormais chez lui. Médocs à heures fixe et voilà le nombre de fois où il aurait pu se poser ou me poser la question. Toutefois je regardais le calendrier, je tenais un calendrier de règles, sachant son peu de propension à prioriser l’achat de préservatifs sur une paire de Dr. Martens, de Jordan neuves ou de pyjamas, je vérifiais au moins que nous n’avions pas de rapport durant les jours où j’étais fertile. Réglée comme une horloge. Sauf ce jour de conception. À rappeler toutefois que ça aurait pu arriver sous pilule ou avec préservatif, mais que quand nous en mettions, au début, si un accident est arrivé, nous nous aimions tellement alors… (sic) que personne n’a pensé à parler à l’autre de la pilule du lendemain. Et c’est 3 mois plus tard que je suis tombée enceinte. Plus un, où je l’ai appris, tandis que j’avais fait un test négatif.

J’ai été réglo jusqu’au bout quand j’ai su. Je le lui ai dit tout de suite. « Avorte, avorte, je ne m’en occuperai pas », par 5 fois au téléphone, il a été réglo aussi sur le fait de ne pas en vouloir, avant ça. J’ai toutefois dit que j’avais besoin de temps pour prendre une décision. Il a souhaité que « je le tienne au courant » aussi légèrement que s’il s’agissait de commander un uber eats pour mater SNL ou de programmer une soirée Scrabble. (ce que je regrette d’avoir fait, parce que de base, qu’est-ce que ça pouvait lui foutre, de fait) Le fait est qu’entre son injonction à avorter, sans me proposer le moindre accompagnement si je m’y étais pliée et le moment où j’étais sûre de le garder (en fait j’ai été sûre très vite, 5 jours après l’avoir su mais je m’en suis gardé 15 sous le coude par rapport au délai d’IVG, le temps d’y penser, le temps d’en parler à mon psy, le temps d’être sûre de sûre d’assumer le faire seule : j’étais sûre sûre sûre encore plus)… me voilà à 6 mois et je n’ai pas de regret et les seules fois où je me suis opposée des doutes se sont conclues par « MAIS N’IMPORTE QUOI !? Il est hors de question de vouloir revenir en arrière ». Du reste, ma vie s’arrête justement pas là, j’ai pas de deuil à faire de ma vie d’avant, pour moi ça s’inscrit dans la continuité, au dernier carat du bon moment. Je l’ai donc plutôt prévenu par courtoisie et pour mon fils qui lui ne mérite certainement pas de ne pas avoir de père, non plus, lui laissant la porte ouverte à se manifester plus tard, lorsqu’il aurait procédé et s’il le souhaitait, sans rien imposer, à partir du moment où il n’en avait plus rien à faire de mon état, je n’avais même pas à le tenir au jus, si ça n’avait tenu qu’à moi. C’est là que je suis devenue une traitresse à ses dires, que je l’ai piégé, soi-disant, que ce n’était pas le sien (mais oui bien sûr, crois-y, Nicole) et qu’évidemment j’étais folle, conne, et que j’étais allée me taper le premier venu pour venir le lui imposer ensuite : lui, le mec en pyjama qui n’a pas de travail, cumule avec le black de son frère sous l’œil absent de Pôle Emploi, qui dort le jour et vit la nuit, j’en passe, mais je crois que si j’avais été aussi hypocrite, mon joug ne se serait certainement pas posé sur lui comme premier choix de père, et aussi que j’aurais dû m’en taper beaucoup en 2 jours chrono en même temps que lui, pour m’assurer d’être enceinte… Et peut-être que si j’avais à tout prix voulu en avoir un, j’aurais pas attendu 40 piges, soyons logiques. Faut quand même être une grosse grenouille dans une petite marre, pour que le mec arrive toujours à retourner les choses à nous expliquer que le monde ne tourne qu’autour d’eux.

Je ne pouvais pas garder tout ça pour moi, et en tant que principal intéressé, je lui ai bien dit tout ça, par fierté (ridicule) de vouloir le faire sortir de son deni (il présente actuellement une couvade… Il a grossi… pas mal grossi depuis, je n’ai plus son contact, mais le mec fait des vidéos sur le web… et ça ne passe pas à trav’). Passé ce stade de vouloir me justifier de ce qui n’était pas contestable de sa responsabilité ou de sa paternité, j’ai œuvré pour mon fils. J’ai demandé encore des infos sur de potentiels antécédents médicaux qu’il serait bon d’avoir et d’informations sur la filiation du petit, qui est d’origine marocaine. Mais là encore je me heurtais à un mur. Et à des insultes qui ne me touchent plus. L’insulte c’est souvent tout ce qu’on a quand on a pas d’argument. Ça ne valide que sa faute, s’il considère que ç’en est une, qu’il n’est pas capable d’admettre. Mais j’ai cette responsabilité pour mon boy, et sûrement suis je encore un peu patiente, j’envoie les échographies, même si plus le temps passe et plus il est évident que cet homme aura toujours moins de droit à faire chemin arrière vis à vis de sa filiation. Je l’en ai prévenu aussi. Et pourtant, que demandais-je ? À le voir 3 fois l’an qui est toujours mieux qu’être de père inconnu. Mais l’homme n’a vu que lui même et cela ne tournait qu’autour de lui. Pendant ce temps, j’assume ma grossesse seule, je me fais aider par les instances qui sont là dans ces cas là pour supporter la politique nataliste que ni les hommes ni les femmes ne supportent plus. Je ne m’attends à rien de simple. Je suis dans la logistique depuis le début. Mais je ne regrette toujours pas. Et cela aussi, il me l’avait dit : « Your Body Your rules« , d’un ton bien nonchalant, et oui, je n’allais pas m’infliger un traumatisme pour la liberté d’éjaculer dans un vagin de mon ex qui n’en assume pas les conséquences quand on sait que la vasectomie que les hommes obtiennent Ô combien plus facilement que les femmes, ne dure que 7mn pour eux, et est plus compliquée pour les femmes, à obtenir et pratiquer. Qu’elle est réversible pour eux mais pas pour nous, et ne leur coûte en échange qu’une semaine d’abstinence avant de pouvoir de nouveau : éjaculer dans un vagin.

Pourtant je culpabilisais quand même : je serai perçue comme une égoïste qui a fait un enfant pour elle-même sans penser à l’enfant, au monde qui est trop peuplé, je passerai pour celle qui a volé un enfant des couilles de son père, alors que sans entrer dans les détail de la conception dont je me rappelle le moment exact, a posteriori, vu qu’on a pas eu trois tonnes de rapports à cette période et qu’une simple remontée des sms m’a suffit à faire le lien direct et sans équivoque du jour et de l’endroit précis… de son salon. Et j’assume tout ça aussi, parce que ces perceptions sont pour la plupart fausses.

Je n’ai pas gardé cet enfant en ne pensant qu’à moi, loin s’en faut. Je ne vois pas pourquoi je devrais plus penser à la Terre que Marie-Machine qui en a fait 11 et qui ne s’en occupe pas forcément ou Marie-Chose qui n’en a fait qu’un mais préfère le laisser défoncer les rayons du shopi et se rouler par terre plutôt que.. tenter de lui donner une éducation. Parce que moi non plus je ne suis personne pour juger Marie-Machine et Marie-Chose, en fait. Donc je ne vois pas ce qui m’autoriserait à le faire. Il y a une chose qui me reste en travers, cela dit, c’est ma propre vision des choses quand j’étais moi-même nullipare, qui n’était pas juste non plus vis à vis des autres. Mais ça, il aura fallu que je sois enceinte pour m’en rendre compte.

Et donc je suis tombée sur ce thread aux 50,2K retweet et 280K likes sur le 1er tweet et je suis revenue de ma culpabilité très vite, que je n’aurais jamais du avoir en premier lieu. Mon corps m’appartient aussi quand je décide de ne pas avorter. Le voici :

Traduction :

« Note de Design Mom : Il y a deux ans, j’ai essayé quelque chose de nouveau. J’ai écrit un fil Twitter pour la première fois. Ce premier fil traite de l’avortement, des éjaculations irresponsables, de la raison pour laquelle les politiciens qui prétendent s’intéresser à l’avortement ne s’y intéressent pas vraiment, et de la façon dont je pense que nous devons aborder le sujet de l’avortement différemment. Je le republie ici aujourd’hui pour marquer cet anniversaire (et parce que je sais que beaucoup d’entre vous n’utilisent pas Twitter).

Je suis une mère de six enfants et une mormone. J’ai une bonne compréhension des arguments entourant l’avortement, religieux et autres. J’ai écouté les hommes faire de la démagogie sur les droits reproductifs des femmes, et je suis convaincue que les hommes n’ont en fait aucun intérêt à stopper l’avortement. Voici pourquoi…

Si vous voulez arrêter l’avortement, vous devez empêcher les grossesses non désirées. Et les hommes sont 100% responsables des grossesses non désirées. Non, pour de vrai, ils le sont. Peut-être pensez-vous : IL FAUT ÊTRE DEUX ! Et oui, il faut être deux pour les grossesses intentionnelles.

Mais TOUTES les grossesses non désirées sont causées par les éjaculations irresponsables des hommes. Point final. Vous ne me croyez pas ? Laissez-moi vous expliquer. Commençons par ceci : les ovules des femmes ne sont fertiles qu’environ 2 jours par mois. Et ce, pendant un nombre limité d’années.

Cela fait 24 jours par an où un ovule de femme peut être fécondé. Mais les hommes peuvent provoquer une grossesse 365 jours par an. En fait, si vous êtes un homme qui éjacule plusieurs fois par jour, vous pouvez provoquer plusieurs grossesses par jour. En théorie, un homme peut provoquer plus de 1000 grossesses non désirées en un an.

Et bien que leur sperme se dégrade avec l’âge, les hommes peuvent provoquer des grossesses non désirées de la puberté à la mort. Donc, en partant de la biologie de base et du calendrier, il est facile de voir que les hommes sont le problème ici.

Mais qu’en est-il du contrôle des naissances ? Si une femme ne veut pas risquer une grossesse non désirée, pourquoi n’utiliserait-elle pas un moyen de contraception ? Si une femme peut trouver un moyen de se faire avorter, elle peut sûrement trouver un moyen de contraception, non ? Excellentes questions.

Le contrôle des naissances moderne est probablement la plus grande invention du siècle dernier, et j’en suis très reconnaissante. C’est aussi brutal. Les effets secondaires pour beaucoup de femmes sont ridiculement dangereux. Si ridicules que lorsqu’un contraceptif oral pour hommes a été créé, il n’a pas été approuvé…

… à cause des effets secondaires. Et la liste des effets secondaires était environ 1/3 de la longueur des effets secondaires connus pour la contraception orale des femmes.

Il y a beaucoup de choses à déballer dans cette histoire, mais je me contenterai de souligner qu’en tant que société, il nous importe peu que les femmes souffrent, physiquement ou mentalement, tant que cela facilite les choses pour les hommes.

Mais bonne nouvelle, les hommes : Même avec les horribles effets secondaires, les femmes sont toujours prêtes à utiliser la contraception. Malheureusement, elle est plus difficile à obtenir qu’elle ne devrait l’être. Les options de contrôle des naissances pour les femmes nécessitent un rendez-vous chez le médecin et une ordonnance. Ce n’est pas gratuit, et souvent pas bon marché.

En fait, de nombreuses personnes tentent de le rendre plus cher en se battant pour que les compagnies d’assurance refusent de le couvrir. Les contraceptifs oraux pour femmes ne peuvent pas être acquis facilement, ni à la dernière minute. Et ils n’agissent pas instantanément.

Si nous parlons de la pilule, elle nécessite une utilisation quotidienne constante et ne laisse pas beaucoup de place aux erreurs, aux oublis ou aux perturbations inattendues du programme quotidien. Et encore une fois, les effets secondaires peuvent être brutaux. JE SUIS TOUJOURS RECONNAISSANTE POUR ÇA, S’IL VOUS PLAÎT, NE ME L’ENLEVEZ PAS.

Je dis simplement que le contrôle des naissances pour les femmes n’est ni simple ni facile. En revanche, regardons le contrôle des naissances pour les hommes, c’est-à-dire les préservatifs. Les préservatifs sont facilement disponibles à toute heure, peu coûteux, pratiques et ne nécessitent pas de prescription. Ils sont efficaces et fonctionnent sur demande, instantanément.

Les hommes peuvent les garder en réserve au cas où, afin d’être toujours prêts. Incroyable ! Ils sont tellement plus faciles à utiliser que les options de contrôle des naissances pour les femmes. En prime, en général, les femmes aiment que les hommes utilisent des préservatifs. Ils nous protègent contre les MST, ne diminuent pas notre plaisir pendant les rapports sexuels et ne nous empêchent pas de jouir.

Et le meilleur ? Le nettoyage est tellement plus facile – pas besoin de se dandiner jusqu’aux toilettes pendant que le sperme coule sur nos jambes. Alors pourquoi diable y a-t-il des grossesses non désirées ? Pourquoi les hommes n’utilisent-ils pas des préservatifs à chaque fois qu’ils font l’amour ? Ça semble si simple, non ?

Oh. Je me rappelle. Les hommes n’aiment pas les préservatifs. En fait, les hommes font souvent pression sur les femmes pour qu’elles fassent l’amour sans préservatif. Et il n’est pas rare que les hommes retirent le préservatif pendant le rapport, sans la permission ou la connaissance de la femme. (Pro-tip : c’est une agression).

Pourquoi les hommes voudraient-ils avoir des rapports sexuels sans préservatif ? Bonne question. Apparemment, c’est parce que pendant les minutes où ils pénètrent leur partenaire, le fait de ne pas mettre de préservatif donne plus de plaisir à l’expérience.

Il y a donc des hommes prêts à risquer de mettre une femme enceinte – ce qui signifie littéralement risquer sa vie, sa santé, son statut social, ses relations et sa carrière – pour pouvoir éprouver quelques minutes de plaisir légèrement supérieur ? Est-ce que c’est vrai ? Oui. Oui, ça l’est.

De quoi parle-t-on ici en termes de plaisir ? S’il existe une échelle du plaisir, la douleur commençant à zéro et descendant dans les valeurs négatives, un grattement de dos tombant à 5, et un orgasme sans préservatif étant un 10, où se situerait le sexe avec un préservatif ? Comme un 7 ou un 8 ?

Donc ce n’est pas comme si le sexe avec un préservatif n’était pas plaisant, c’est juste moins plaisant. Un 8 au lieu d’un 10. Laissez-moi le souligner à nouveau : Les hommes choisissent régulièrement de faire courir des risques importants aux femmes en ayant des rapports sexuels sans préservatif, afin d’éprouver quelques minutes de plaisir légèrement supérieur.

N’oubliez pas, pour les personnes qui n’aiment vraiment pas les préservatifs, que les hommes disposent également d’une méthode de contraception sans préservatif, toujours prête, appelée « pull out »(retrait). Ce n’est pas parfait, et c’est une des blagues favorites, mais selon les experts, lorsqu’il est fait correctement, il est également efficace à 96 %.

On peut donc s’attendre à ce que les hommes qui ne portent pas de préservatif apprennent au moins à s’extraire correctement et à s’extraire à chaque fois qu’ils ont des rapports sexuels, non ?

Non.

Et pourquoi pas ?

Apparemment, il est légèrement plus agréable de jouir dans un vagin que, disons, sur le ventre de son partenaire. Les hommes sont donc prêts à risquer la vie, la santé et le bien-être des femmes, afin d’éprouver un tout petit peu plus de plaisir pendant environ 5 secondes pendant l’orgasme.

C’est ahurissant et dérangeant quand on réalise que c’est le choix que font les hommes. Et honnêtement, je ne suis pas aussi furieuse que je devrais l’être, parce que nous avons appris aux hommes depuis leur naissance que leur plaisir est de la plus haute importance dans le monde. (Nous les avons également formés à dissocier le sexe et la grossesse).

Pendant que nous sommes ici, parlons un peu plus du plaisir et de la biologie. Saviez-vous que (à quelques exceptions près) un homme ne peut pas mettre une femme enceinte sans avoir eu un orgasme ? Ce qui signifie que nous pouvons conclure que mettre une femme enceinte est un acte agréable pour les hommes.

Mais saviez-vous aussi que les hommes peuvent mettre une femme enceinte sans qu’elle ne ressente le moindre plaisir ? En fait, il est tout à fait possible pour un homme de féconder une femme tout en lui causant une douleur, un traumatisme ou une horreur atroce.

En revanche, une femme peut avoir des orgasmes ininterrompus avec ou sans partenaire et ne jamais tomber enceinte. L’orgasme d’une femme n’a littéralement rien à voir avec la grossesse ou la fertilité – son clitoris n’existe pas pour créer de nouveaux bébés, mais simplement pour le plaisir.

Peu importe le nombre d’orgasmes qu’elle a, ils ne la rendront pas enceinte. Règle générale : Les grossesses ne peuvent survenir que lorsque les hommes ont un orgasme. Les grossesses non désirées ne peuvent survenir que lorsque les hommes ont un orgasme irresponsable.

Cela signifie qu’une femme peut être la plus salope des salopes du monde entier, qui adore avoir des orgasmes toute la journée et toute la nuit, et qu’elle ne se retrouvera jamais avec une grossesse non désirée, à moins qu’un homme ne vienne éjaculer de manière irresponsable.

Les femmes qui aiment le sexe ne sont pas synonymes de grossesse non désirée et d’avortement. Les hommes qui apprécient le sexe et qui ont des éjaculations irresponsables sont la cause des grossesses non désirées et des avortements.

Parlons davantage de la responsabilité. Souvent, les hommes ne savent pas, ne demandent pas, et ne pensent pas à demander, s’ils ont provoqué une grossesse. Il se peut qu’ils n’y pensent jamais, ou qu’ils n’associent pas du tout le sexe à la fabrication de bébés. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a aucune conséquence pour les hommes qui provoquent des grossesses non désirées.

Si la femme décide de se faire avorter, l’homme ne saura jamais qu’il a provoqué une grossesse non désirée par son éjaculation irresponsable.

Si la femme décide d’avoir le bébé ou de le faire adopter, l’homme peut ne jamais savoir qu’il a provoqué une grossesse non désirée par son éjaculation irresponsable, ou qu’il y a maintenant un enfant qui se promène avec 50% de son ADN.

Si la femme lui dit qu’il a provoqué une grossesse non désirée et qu’elle va avoir le bébé, ce qui se rapproche le plus d’une conséquence pour lui, c’est qu’il devra peut-être payer une pension alimentaire. Mais notre système actuel de pension alimentaire pour enfants est bien connu pour être une blague.

Seuls 61% des hommes (ou des femmes) qui sont légalement tenus de la payer le font. Avec peu ou pas de répercussions. Dans de nombreux États, leur crédit n’est même pas affecté. Donc, beaucoup d’hommes continuent comme ça, provoquant des grossesses non désirées avec des éjaculations irresponsables et sans jamais y penser.

Lorsque le sujet de l’avortement est abordé, les hommes peuvent penser : L’avortement est horrible ; les femmes ne devraient pas avorter. Et ne pas penser une seule fois à l’homme qui a provoqué la grossesse non désirée.

Si vous ne tenez pas les hommes responsables des grossesses non désirées, alors vous perdez votre temps.

Arrêtez de manifester dans les cliniques. Arrêtez de faire honte aux femmes. Arrêtez d’essayer de renverser les lois sur l’avortement. Si vous voulez vraiment réduire ou éliminer le nombre d’avortements dans notre pays, tenez simplement les hommes responsables de leurs actes.

À quoi cela ressemblerait-il ? Et s’il y avait une conséquence réelle et immédiate pour les hommes qui causent une grossesse non désirée ? Quel genre de conséquence serait logique ? Devrait-elle être aussi dure, douloureuse, nauséabonde, cicatrisante, coûteuse, risquée, et qui change la vie…

… que de forcer une femme à subir une grossesse non désirée de 9 mois ?

D’après mon expérience, les hommes aiment vraiment leurs testicules. Si des éjaculations irresponsables mettaient leurs couilles en danger, ils cesseraient d’être irresponsables. La castration semble-t-elle être une punition cruelle et inhabituelle ? Sans aucun doute.

Mais est-elle pire que de forcer 500 000 femmes par an à vomir quotidiennement pendant des mois, à prendre 20 kilos, puis à se déchirer le corps en accouchant ? Une poignée de castrations est-elle pire que des femmes qui meurent pendant une grossesse et un accouchement forcés ?

Mettez une loi sur la castration dans les livres, appliquez la loi, laissez les médias raconter l’histoire, et dans 3 mois ou moins, tada ! les avortements auront pratiquement disparu. Pouvez-vous l’imaginer ? Plus d’avortements en moins de 3 mois, sans même avoir essayé de les rendre illégaux. Incroyable.

Pour ceux d’entre vous qui considèrent l’avortement comme un meurtre, ne seriez-vous pas d’accord pour faire castrer une poignée d’hommes, si cela permettait d’éviter 500 000 meurtres par an ?

Et si ce n’est pas le cas, est-ce parce que vous vous souciez davantage de contrôler le corps, la moralité et la sexualité des femmes que de réduire ou d’éliminer les avortements ? (C’est une question rhétorique.)

Hé, vous pouvez même demander aux hommes qui seront castrés de mettre leur sperme en banque avant que cela n’arrive – juste au cas où ils voudraient avoir des enfants de manière responsable un jour.

Vous ne pouvez pas vous faire à l’idée d’une punition physique pour les hommes ? Même si vous semblez être plus que d’accord avec les punitions physiques pour les femmes ? D’accord. Alors que diriez-vous de cette idée de prévention : Au début de la puberté, tous les hommes des États-Unis pourraient être obligés par la loi de subir une vasectomie.

Les vasectomies sont très sûres, hautement réversibles et à peu près aussi invasives que l’examen médical d’une femme qui se fait prescrire un contraceptif. Il y a une certaine douleur après l’intervention pendant environ 24 heures, mais c’est à peu près tout pour les effets secondaires.

(C’est tellement mieux que la pilule, qui est prise par des millions de femmes dans notre pays, et dont les effets secondaires sont bien connus et peuvent être brutaux).

Si/quand l’homme devient un adulte responsable, et trouve peut-être une compagne, s’il veut avoir un bébé, la vasectomie peut être inversée, puis refaite une fois la phase de procréation terminée. Et chaque homme peut mettre son sperme en banque avant la vasectomie, juste au cas où.

L’idée n’est pas si saugrenue. 80% des hommes aux États-Unis sont circoncis, la plupart en tant que bébés. Et ce n’est pas réversible.

Tu n’aimes pas mes idées ? C’est très bien. Je suis sûre qu’il y en a de meilleures. Allez-y et proposez vos propres idées. Ce que je veux dire, c’est qu’il est absurde de se concentrer sur les femmes si l’on veut se débarrasser des avortements. L’avortement est le « remède » à une grossesse non désirée.

Si vous voulez arrêter les avortements, vous devez prévenir la « maladie » – c’est-à-dire les grossesses non désirées. Et la seule façon de faire ça, c’est de se concentrer sur les hommes, parce que : LES HOMMES CAUSENT 100% DES GROSSESSES NON DÉSIRÉES. Ou bien. LES ÉJACULATIONS IRRESPONSABLES DES HOMMES CAUSENT 100% DES GROSSESSES NON DÉSIRÉES.

Si vous êtes un homme, quelle devrait être la conséquence pour que vous n’éjaculiez plus jamais de manière irresponsable ? Serait-ce une question d’argent ? Peut-être une perte de droits ou de libertés ? Une douleur physique ?

Posez-vous la question : Que faudrait-il pour que vous accordiez plus de valeur à la vie de votre partenaire sexuel qu’à votre propre plaisir ou commodité temporaire ?

Êtes-vous quelqu’un qui apprend mieux avec des analogies ? Essayons celle-ci : Pensez à un autre grand plaisir de la vie, disons la nourriture. Pensez à votre repas, dessert ou boisson préféré.

Et si vous découvriez qu’à chaque fois que vous vous faites plaisir avec ce plat préféré, vous risquez de causer une grande douleur physique et mentale à quelqu’un que vous connaissez intimement. Vous ne causerez peut-être aucune douleur, mais le risque est réel.

Vous seriez probablement triste, mais vous ne vous laisseriez plus jamais aller à manger ce plat, non ? Le risque n’en vaut pas la peine !

Et si vous découvriez qu’il y a une chose simple à faire avant de manger votre plat préféré, et que cela élimine le risque de faire souffrir quelqu’un d’autre ? Ce qui est une excellente nouvelle !

Mais la chose simple que vous devez faire rend l’expérience de manger cet aliment légèrement moins agréable. Pour être clair, ce serait toujours très agréable, mais légèrement moins. Par exemple, vous devez peut-être manger la nourriture avec une fourchette ou une cuillère que vous n’aimez pas particulièrement.

Seriez-vous prêt à faire cette simple chose, et à éliminer le risque de faire souffrir quelqu’un que vous connaissez intimement, chaque fois que vous mangez votre plat préféré ?

BIEN SÛR QUE VOUS LE FERIEZ.

Les préservatifs (ou même l’abstinence) sont cette chose simple. Ne mettez pas les femmes en danger. Ne choisissez pas de maximiser votre propre plaisir si cela risque de faire souffrir les femmes.

Les hommes dirigent la plupart du temps notre gouvernement. Les hommes font la plupart du temps les lois. Et les hommes pourraient éliminer les avortements en trois mois ou moins sans jamais toucher à une loi sur l’avortement ou à une soirée mentionnant les femmes.

En résumé : ARRÊTEZ DE TENTER DE CONTRÔLER LE CORPS ET LA SEXUALITÉ DES FEMMES. LES GROSSESSES NON DÉSIRÉES SONT CAUSÉES PAR LES HOMMES.« 

Le thread est aussi reporté sur son site internet, en anglais ici : https://designmom.com/twitter-thread-abortion/

Donc j’ai eu une grossesse non désirée, sans que mon mec de l’époque s’en soucie le moins du monde. Finalement, j’ai pris la décision de garder l’enfant, parce que tout se prêtait à ce que je le garde. Parce que techniquement c’était possible, logistiquement possible. Parce que je me suis rappelé ce qu’était être enfant : être plein d’amour et de confiance dans le monde, aimer et être inconditionnellement aimé de son.ses procréateurs s’il en veut. Certes, il y a mon vécu et mon âge… Mais après tout ce que j’ai vécu et à l’âge que j’ai, comment oser encore douter d’avoir fait le mauvais choix ? Moi qui ait eu une enfance à 80% pleine de bonheur et qui saurait faire en sorte de réduire les 20% de tristesse que j’ai eu au mien. Qui ai eue une maman exceptionnelle et qui peut transmettre ça à mon fils.

Le propos du thread est celui de l’IVG surtout, mais tout est imbriqué. Je n’avais pas peur de l’IVG. Je savais à quoi je m’exposais en ne prenant pas, et par choix aussi, la pilule et en refusant de me faire poser un stérilet. J’ai été transparente. Je me souviens encore de la discussion que nous avions eue à l’époque quand nous avons décidé d’arrêter les préservatifs. Moi aussi, j’éprouve moins de plaisir avec un préservatif, mais je ne les achèterai pas pour toi, comme tu n’achèteras pas mes pilules (elles ne sont pas toutes remboursées) et comme moi non plus je n’ai pas à la prendre quand je n’ai que trois rapports par an depuis le covid (j’exagère un peu puisque quand je l’ai rencontré, au début, bien sûr, on baisait beaucoup). J’ai juste fait une chose au cas où ou je n’étais pas sûre de vouloir faire une IVG : me laisser deux semaines, et ces deux semaines n’ont pas eues le temps de s’écouler que j’étais sûre quand même.

En fait j’attends un enfant aujourd’hui parce qu’en vingt ans de taf à droite à gauche, à plus que plein temps, avec des moyens qui font vraiment de grandes vagues sans arrêt entre banqueroute et pécores pour combler les trous, j’avais un projet de travail à domicile, je m’y suis attelée, j’ai bouclé ma formation. Je n’aurai peut-être pas plus de travail après, encore que je n’en suis pas sûre, j’ai choisi un job plus adapté, dans un secteur où il y a de l’offre et jusque là je fais ce qu’il faut pour en vivre, mais je serais prête à retourner à l’entreprise si je n’avais pas le choix ou faire n’importe quel petit boulot, parce qu’il ne s’agit plus de moi, mais de mon gamin. Je ne suis pas non plus d’accord avec l’idée que faire un gosse soit l’apanage des bourges, certes il faudra trimer double, mais à la maison. Aussi j’étais fatiguée de cette vie remplie que de moi-même. Vraiment. Je ne me voyais plus avec un mec sur le long terme, et je ne me voyais pas non plus seule dans 20 ans. Je n’avais rien contre aucune de ces idées pour autant, mais là il y avait cette opportunité que je ne peux plus appeler « erreur » ou « accident » comme les deux premiers jours où je l’ai appris et où il m’a fallu deux jours pour procéder avant que ça devienne une évidence. Que le sol se dérobe sous mes pieds en sortant du labo, prête sans réfléchir pour rune IVG, et que les larmes m’en tombent d’un coup, que mon corps ait su fabriquer ces cellules qui peut-être à ce moment là, deviendraient un foetus si l’oeuf tenait les 14 premières semaines.

Parfois j’ai eu des désirs d’enfants, d’amour d’avec des hommes (3 en tout), l’un en voulait et on a essayé, et finalement au bout de quelques mois c’était évident que c’était moi qui n’en voulait pas comme père, encore moins d’avoir un enfant de lui et j’ai repris la pilule mais lui n’a pas racheté de préservatifs. Et quand eux n’en voulaient pas, c’est simple : il n’y a jamais eu d’éjaculation irresponsable car l’un avait subit une vasectomie, et l’autre mettait toujours des préservatifs. Donc pour ma part, je suis tombée sur des hommes qui savaient qu’ils ne voulaient pas d’enfants et ont fait le nécessaire à cet effet, et je ne les ai pas blâmé ensuite de ne pas avoir eu d’enfant d’eux, ce que fait mon ex de m’avoir mise enceinte. C’est clair, et c’est pas cool pour mon ex, qu’autant qu’il a eu la flemme d’acheter des préservatifs, autant j’ai eu la flemme d’en faire un steak (à la deuxième fois où il en a pas racheté, mais du poulet rôti, oui) et qu’advienne que pourrave. Sauf que j’avais ni peur d’une IVG, ni d’être enceinte.

Mais si je remonte deux ans, trois ans et plus en arrière, j’aurais eue peur d’être enceinte. J’aurais eu peur et je n’aurais pas réfléchi, j’aurais eu une IVG, je « n’aurais pas eu le temps de réfléchir », ce LUXE. Pas à cause du mec, de mes convictions, de ne pas vouloir d’enfant. Non, juste parce que j’aurais eu peur de perdre mon travail ou d’arrêter de travailler : juste ça. Et je sais que je l’aurais fait. Au risque de le regretter. Je suis tombée enceinte au moment où j’avais du temps. Du temps pour réfléchir à ma situation, du temps à réfléchir à ce que je pouvais apporter à un enfant (en faire un adulte responsable, par exemple), du temps à réfléchir à ce que je pouvais m’apporter à moi, voyant où les limites du travail et de mes relations avec les hommes m’ont amenée. N’en ayant aussi plus rien à foutre de toujours faire des efforts au détriment de ce que je pourrais vouloir pour moi. J’injoncte personne à reconsidérer la question d’en avoir quand ils n’en voulaient pas avant, homme ou femme. C’est juste factuellement mon histoire, que je ne peux pas regretter. Mais je comprends que vouloir convaincre que quelqu’un ait un gosse ou n’en ait pas est la pire des choses dans tout contexte, parce que c’est un choix personnel qui revient à celle ou celui qui va le porter (oui, celui, réveillez vous on est en 2021, ils existent). Par contre si on m’avait dit ce que ce serait plus tôt, je l’aurais fait plus tôt aussi, mais ça je ne pouvais pas le savoir. Je peux juste confirmer que cette décision ne concerne que la femme, et que n’en déplaisent à ces messieurs, si vous ne voulez pas avoir d’enfants, c’est à vous de faire le nécessaire parce que nous n’avons pas à justifier de les garder et nous n’avons certainement pas à porter la seule responsabilité de VOS conneries, si vous estimez que ç’en est une ou bien ne venez pas dire que vous portez vos couilles après avoir mis des femmes enceintes et vous être détournés des conséquences et de son état, quelle que soit SA décision.

Il n’y a rien de simple parce que tous les jours j’ai peur de me retrouver alitée et de ne plus pouvoir faire mes courses. Parce que je redoute aussi les couples de la maternité quand j’irai accoucher seule et que je devrai les regarder ensuite. Mais les hommes n’abandonnent pas leurs enfants que quand ils viennent de mettre une femme enceinte, ils peuvent le faire à n’importe quel âge, et le pire c’est que parfois, certains ont tellement rien à apporter, que c’est mieux. Ça me fait relativiser. Aussi comme la charge mentale du mec pour s’en occuper qui est repassée en régression. Et là encore, je veux bien de mon gamin mais clairement pas d’un gamin ET d’un relou. Et pas de demi père non plus si le gars n’est pas capable d’assurer un minimum c’est à dire pas uniquement quand ça l’arrange, pas uniquement quand il a de la dispo par rapport à ses « non activités libres » du reste du temps. Le concept de la pension en cas de reconnaissance me semble aussi dégluti. Déjà parce que la pension minimum est ridicule. Et que non, la CAF ne rend pas les mères célibataires riches en substitut. La seule question à laquelle j’ai pas répondu est si un gamin serait heureux de m’avoir. Parce que j’en ai pas eu le temps. Parce que c’est quand j’en ai parlé à mes plus proches que c’est ce qu’ils ont dit en premier : « tu feras une super maman ». Alors je ne crois pas à ce concept, j’imagine de fait que j’ai quelques chances, et quelques exemples concrets pour le démontrer, que j’énoncerai parce que ça ferait encore trop prétentieux et que je ne veux pas tomber dans l’écueil de tout savoir en avance alors qu’en vrai, j’en sais strictement rien. J’ai juste toujours eu de bons rapports avec les gamins et souvenirs qu’ils sont toujours venus près de moi rapidement et spontanément, surtout (et que je les ai longtemps beaucoup évité tellement je trouvais ça chelou).

Mais j’ai des frustrations, en revanche. Faut se tarter les gens qui projettent. Ok, ils projettent sans ça, mais ils projettent aussi à ta place ce que tu vaux comme mère, tes mauvaises intentions ou raisons d’en avoir un d’un coup quand t’étais la dernière personne sur qui ils auraient misé. J’ai l’instinct maternel mauvais en ce sens. C’est à dire que j’ai déjà envie de leur dévisser la tête à l’idée que du moment que ça me touche, c’est que ça touche mon gamin et que moi encore ça va mais le petit je leur permets pas. Ça aussi c’est très désagréable : être seule à devoir penser contre les potentielles malveillances qui seraient à son encontre. J’ai quand même quelques alliés des plus solides. Mais chez moi je suis seule et ce sont des pensées polluantes. Et je n’ai pas plus besoin d’en savoir sur les grossesses et maux des autres que sur celles que ça dégoûte et trouvent injuste que j’en ai un et pas elles malgré de multiples tentatives. C’est une loterie, mais gardez votre dégoût, quand on est enceinte c’est la dernière chose dont on a besoin.

C’est le père qui veut me faire porter l’incidence de son pseudo péril la bouche pleine d’insultes, alors que ça ne change rien à sa vie et qu’en refusant d’en parler, parce que j’étais prête à en parler avant d’être seule à faire ce choix, pour lequel il a refusé toute implication de base, alors que ça ne va rien changer à sa vie, à son corps, sa « carrière » ou ses habitudes. C’est ce membre de ma famille qui a du mal à « digérer » parce qu’il n’a pas pu en avoir alors que sa situation socio-économique est très largement au dessus de la moyenne sans faire cas de sa famille génétique dans aucune situation et « bouh c’est pas juste » qu’il ait pas tout et que j’ai un grand bonheur avec ça, c’est ces « amis » dont le silence en dit long, ou qui ne veulent pas te voir car « ils ne sont pas en phase » avec ta situation de femme enceinte, alors qu’ils n’ont pas à s’y investir ou avoir de jugement (allez checkez votre rapport à la maternité avant de me la faire porter sur le dos), ces mecs qui misaient quelques espoirs à être compris par toi le temps d’une beuverie occasionnelle et dont fondamentalement et pour des raisons féministes évidentes tu ne partageras jamais tous les avis parce que pour autant que t’es leur pote à aucun moment ils ont noté dans leur programme de te considérer à égalité. C’est ces gens qui t’ont tourné le dos quand tu étais au plus bas et qui se disent qu’ils te feraient un grand honneur de réapparaître pour te donner leurs meilleurs conseils alors qu’ils ne sont pas plus des roles models que t’es la Reine d’Angleterre, mais qui pensent sincèrement avoir le droit de s’autoriser une quelconque implication dans ce nouveau projet de vie, c’est aussi ces amis, bien que sincères, qui ont tellement peur pour toi qu’ils ne pensent pas que tu sois capable de t’en démerder et font la gueule pour signifier qu’ils ne valident pas quelque chose sur quoi ils n’ont aucun jugement ni opinion à avoir et qui auraient du mal à se prétendre « amis » après t’avoir tourné le dos pour un choix de vie, à toi qui ne leur a jamais tourné le tien quand tu ne cautionnais pas les leurs. En gros si on pouvait me laisser sur une île avec un chien et une maison de naissance bien notée sur google, ça serait parfait.

Alors pour ceux là il faudrait continuer une vie misérable ou sans évènement majeur pour ne pas perturber LEUR routine, alors que ça fait 4 ans que je fais tout pour changer de vie, et que petit à petit, il y a eues quand même quelques victoires même dans certaines douleurs : être passée cadre en statut pro, avoir trouvé le moyen de tenir un an de formation et être bac +7 pour un nouveau job plus intéressant que les précédents, tenir le défi quotidien d’apaiser les effets indésirables d’un PTSD qui adhère un peu trop aux parois pour être passé aux oubliettes demain ou après-demain, décider de ma joie d’avoir un gosse au lieu d’avorter pour faire plaisir à tout le monde (en vrai 3 pékins qui feraient mieux de se regarder dans un miroir) et être fidèle à des principes qui font moins sens depuis pas mal de lustres. Et je rappelle que faire un gosse ce n’est pas de l’égoïsme. Ça s’inscrit juste dans une continuité de vie humaine, même dans une société pourrie, polluée ou en surpopulation parce que sinon je vous rappelle qu’on fait tous des trucs égoïstes tous les jours pour se préserver aussi sans quoi vivre en société serait plus largement insupportable.

La question du père est bien sûr difficile et douloureuse. Le mec voudrait dans sa tête qui a vrillé que je lui mente et pour s’en convaincre, il se ment à lui-même et ment aux autres. Finalement, il se trouve un bon moyen d’être victime et le plus malheureux de l’affaire, et de se déresponsabiliser aussi, parce qu’y a pourtant rien de dramatique dans la mesure où j’ai jamais eu dans mes plans de lui imposer une paternité alors que là aussi la politique nataliste de la France me donne tous les moyens légaux de le faire. Jusque là je peux pas dire que je sois celle qui souffre le plus de cette situation. En revanche, j’en suis pas la principale responsable, je crois qu’on a vu pourquoi plus haut. Du reste il est incapable de raisonner autrement. Ça lui a fait un choc, ça se comprend, mais je ne peux pas excuser ses mots ni son comportement. Ils me passent au dessus en ce qui ME concerne, je nourris en revanche une sorte de haine contradictoire diabolique vis à vis des conséquences sur le petit : celles qu’il faudra amortir à tous les prix. Les pédopsychiatres s’il faut en arriver là, les lectures safe que je vais devoir bouffer, les crises de colère qui peuvent commencer dès deux ans du ressenti quasi immédiat de l’abandon, la privation, même d’un ersatz de père incompétent qu’il a décidé tout seul d’être en préférant même briller par son absence, du moment que le gamin ne s’en rend pas compte et qu’il y croit. Ce père qui continuera à aimer les gosses des autres, ses neveux et nièces et à animer des spectacles pour enfants et organiser des goûters d’anniversaire pour ceux de ses potes en planquant scrupuleusement qu’il en a eu un qui n’aura rien de tout ça même pas un semblant. De cette nonchalance de ne même pas assumer ne pas savoir porter ses couilles : trop duuuur pour cet être fragile. Mais je me rappelle bien aussi que Tupac, Biggie, Steve Jobbs ou Eminem ont été élevés par des mères seules et que ça n’empêche pas la réussite

J’ai jamais signé en rêvant que ce serait de la crème, mais j’en ai vu assez avant pour savoir si j’étais capable de m’en sortir et que la réponse à l’échelle du qui peut le plus peut le moins est bien un grand OUI. On vit clairement dans une ère post covid de merde qui laisse encore pire à prévoir sur le sort des femmes, j’ai aucun doute, les chiffres n’ont pas attendu. +11% de viols une année DE CONFINEMENT. Une hausse dans l’espace public. + de 2/3 en 2 ans.

Et il me gêne toujours autant que rien ne soit fait pour les femmes seules et sans enfants, je n’y vois pas plus de justice aujourd’hui qu’hier, je trouve même ça plutôt tragique.

2 commentaires sur « Éjaculations non désirées. »

  1. J’ai tellement lu de billets que je n’arrive plus à retrouver cet article mais une chose est sure, je les mamans aspie sont de très bonnes mamans tout simplement de part leur hyper sensibilité et leur hyper empathie (je l’ai lu…).
    Devancer les besoins de son enfant parce que l’on ressent les choses n’est carrément pas une mauvaise chose.

    Le papa de ma fille a commencé à s’absenter lorsqu’elle avait 4 ans, on va dire qu’il était parfois là quand ça l’arrangeait et moi j’étais très jeune alors encore plus naïve, j’étais contente quand il revenait.. même sans prévenir. No comment svp.

    Mais j’y suis arrivée même si ça n’a pas toujours été facile.
    Aujourd’hui, il existe une relation fusionnelle entre ma fille et moi, pas celle où ni l’une ni l’autre n’arrive à décrocher (n’arrive à couper le cordon comme certains disent) mais une belle relation où chacune respecte l’intimité de l’autre, respecte l’autre sans jugement parce qu’on a tout vécu ensemble, on se connait, on se comprend et peut être qu’elle est un peu neuro atypique aussi mais pas comme moi. 😉

    Tout comme avec les autres, l’hyper empathie a les deux facettes, alors il est vrai quand je me réveille non fatiguée, non angoissée, que je respire bien c’est le top mais si j’apprends que ma fille ne va pas bien, tout s’écroule, je suis autant mal qu’elle.

    Mais j’ai tendance plutôt à savourer le bon : lorsqu’elle est heureuse et bien moi aussi 😉 et heureusement c’est bien plus souvent. 🙂
    C’est le plus beau cadeau que la vie ait pu me donner.

    Voilà donc un des chemins possible. ça peut être chouette non ?

    Aimé par 1 personne

    1. C’est sûr que ce serait mieux que le père fasse quelques apparitions, a minima… Pour le reste je suis pleine de hâte et bien sûr d’inquiétudes normales mais je ne peux pas focaliser là dessus sans en être là. .. Mais j’ai vraiment hâte d’être avec ce petit garçon, je déplore juste que son géniteur n’ait aucune conscience de l’incidence de son absence sur lui et ne focalise à la place que sur lui-même au lieu de voir « la grande image »…

      Aimé par 1 personne

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